Quels outils concrets (actions, dispositifs) au service des politiques de jeunesse permettent de donner une place réelle aux jeunes ?
C'est à cette question que nous avons tenté de répondre le 15 mars 2016 lors de la première matinée politiques jeunesse qui s'est déroulée au Centre social de Saint Denis Les Bourg.
Les matinées politiques jeunesse s'inscrivent dans le cadre de l'axe citoyenneté des jeunes du schéma "Naître, grandir et s'épanouir dans l'Ain", dont la DDCS de l'Ain copilote les fiches actions 3.1 "favoriser la place des jeunes dans l'espace public" et 3.2 "Valoriser les parcours d'engagement, de participation et d'initiatives des jeunes", avec la Fédération des Centres Sociaux de l'Ain et le MRJC de l'Ain.
Retour sur les trois témoignages de la matinée
-le service civique : un dispositif de l’État dequi mobilise l’engagement des jeunes :
John CHARBONNIER, responsable de l’antenne Unis Cité de l’Ain, en charge de l’accompagnement de 40 jeunes en service civique dans l’Ain affectés auprès d’une douzaine de partenaires (Dynacité, CD sport adapté, Emmaüs, Banque alimentaire, Restaus du coeur …). Le gouvernement a un objectif de 180000 jeunes en service civique en 2018 ce qui nécessite de développer l’information sur le dispositif auprès des structures d’accueil potentielles, et notamment des collectivités locales peu mobilisées à ce jour, et auprès des jeunes eux-mêmes.
Les missions conduites pendant l’expérience du service civique servent le parcours d’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Le constat est fait d’un réengagement fréquent après le service civique dans un engagement bénévole.
John souligne également les vertus du travail en équipe.
Karima EL MASMOUDI, ancienne volontaire en service civique, lauréate de l’institut du service civique (devenu Institut de l’engagement), investie en tant que bénévole après son expérience de service civique et actuellement salariée dans un EHPAD.
Karima était au lycée, voulait devenir aide-soignante, mais souhaitait avoir une expérience de terrain. Elle a opté pour un service civique de 6 mois qui l’a conduite au comité départemental de handball (missions autour du fair play, avec les jeunes licenciés). Elle s’est sentie utile au cours de cette expérience. Elle souligne néanmoins que ce dispositif n’est pas encore suffisamment connu des jeunes. Le fait d’avoir été lauréate de l’institut du service civique a permis à Karima d’avoir un soutien et un accompagnement vers la sortie du dispositif.
D’une manière plus générale, le travail de suivi des jeunes post service civique reste à développer, faute de temps et de moyens humains suffisants.
– la mise en place d’une commission jeunesse à l’échelle de 5 communautés de communes de l’Ain :
Le CLD est composé de 25 bénévoles avec une moyenne d’âge de près de 50 ans ! La thématique retenue par les élus à destination des jeunes (14-18 ans) a été la connaissance de leur territoire. Un outil a été retenu, celui d’un concours de court-métrage sur le thème « Parle moi de ton territoire », en lien avec l’association locale Web TV Dombes. Les structures d’accueil des jeunes (établissements scolaires, centres sociaux, MJC …) ont été réunies pour leur présenter le projet.
4 projets de jeunes viennent d’être retenus. Leur réalisation permettra de mesurer la parole directe, l’expression des jeunes sur leur vision du territoire où ils vivent. Une fois réalisés les films seront notamment diffusés dans les cinémas numériques des territoires concernés.
– l’accompagnement d’un projet porté par des jeunes à l’échelle d’une commune rurale :
Par Anne CHARVET-QUEMIN, responsable du secteur jeunes au centre social intercommunal de Chalamont et Bruno CHARVIEUX, adjoint au maire de la commune de Chalamont, en charge des commissions sport, vie associative et communication.
Le projet a débuté en 2011 par le souhait exprimé par des jeunes de 13-14 ans de la commune d’installer un skate-park.
En parallèle et toujours en 2011 une soirée culturelle a été organisée en 2011 avec le regret exprimé par les jeunes de ne pas avoir été plus acteurs de l’organisation de cette soirée.
Anne a accompagné les jeunes dans leur projet, dans une posture d’ »animateur passeur », en les responsabilisant sur les différentes étapes (financement, sécurité, aspects techniques), en établissant une relation de confiance avec eux ainsi qu’avec leurs parents.
Des rencontres avec la mairie ont été initiées où les jeunes n’ont pas toujours brillé par leur présence.
En 2016, le skate park va voir le jour, soit 5 ans après les premiers contacts avec les jeunes qui ont aujourd’hui 18-19 ans. Cela pose la question de la temporalité d’un projet de jeunes.
La deuxième partie de la matinée a permis de diviser les participants en 2 groupes avec le double objectif :
- de repérer d’autres expériences locales faisant une place réelle aux jeunes ;
-
d’identifier des freins et des leviers au regard de la thématique.